1- INTRODUCTION
La phytopathologie végétale peut être définie comme l'étude des maladies des plantes au cours de leur croissance, mais aussi les altérations des produits végétaux après leur récolte.
Les données biologiques de la plante malade doivent être étudiées car la maladie qui correspond a une rupture de l'équilibre physiologique se manifeste par un ensemble de modifications perceptibles de visu et qui concernent :
• la forme de tel ou tel organe,
• mais aussi de façon beaucoup plus discrète la structure (anatomie ) et
• et la fonction (physiologie ).
Les végétaux ont un pH acide. On sait que les champignons vivent en milieu acide alors que les bactéries vivent en milieu basique. Les parasites sont généralement des champignons. On a ainsi tendance à croire que la phytopathologie est l'étude des champignons phytopathogènes.
En effet le terme de phytopathologie regroupe :
- les accidents divers qui peuvent atteindre ces plantes au cours de cette période
- les troubles causés soit par l' action d'animaux ( insecte , vers , certaines
mollusques, etc…)
- soit ceux dues à l'action des végétaux parasites (virus, bactéries , champignons
et certaines plantes phanérogames parasites ).
On distingue ainsi deux grands groupes de maladies :
- Les maladies non parasitaires et
- Les maladies parasitaires.
2- METHODES D'ETUDE D'UNE MALADIE
Les méthodes scientifiques sont fondées sur l'observation et l’expérimentation
L'observation
L'observation est à la fois macroscopique et microscopique. L'observation macroscopique se fait à l' œil nu. L'observation microscopique, plus fine, se fait au moyen d'une loupe ou d'un microscope optique.
Ces observations permettent :
- De mettre en évidence les symptômes de la maladie,
- De connaître la cause de la maladie et
- D'étudier suivant le cas la morphologie, la biologie et le mode d'action du
parasite.
L'étude expérimentale
L'expérimentateur a généralement recours aux méthodes statistiques et d'analyses micro biologiques.
L'étude micro biologique se fait suivant le Postulat de Koch qui comporte 04 étapes méthodologiques :
- Isoler l'agent pathogène,
- Cultiver l'agent en conditions axéniques,
- Re inoculer l'agent et reproduire les symptômes,
- Ré isoler l'agent de la plante malade
L'étude expérimentale permet d'approfondir les diverses observations (macroscopiques et microscopiques), l'étude de la biologie, du parasitisme (mode d’action, degré de virulence…).
L'évaluation
Selon la méthode de Naoumov, si N est le nombre total des plantes de la culture :
- La fréquence de la maladie = n/N , n'étant le nombre de plantes attaquées par la
maladie.
- La fréquence d'invasion d'une plante = x/m, m correspond au nombre total d'organes
et x représente le nombre d'organes atteints par la maladie.
LES DIFFERENTS TYPES DE MALADIES
1- LES MALADIES NON PARASITAIRES
Elles sont encore appelées maladies abiotiques. On distingue parmi celle-ci :
-Les maladies physiologiques qui sont des troubles de dysfonctionnement causés par une ou plusieurs carences en sels minéraux essentiels (macro-éléments ou micro-éléments)
-Les maladies dues à des facteurs physiques abiotiques.
1-1 / Les maladies abiotiques
La température
La matière vivante est constituée de protéines. Les fortes températures ont une action directe pouvant faire coaguler le cytoplasme cellule et assécher les plantes. Il s'en suit un jaunissement puis mort.
- Assèchement - coagulation.
- Grillage ou action soutenue de température élevée associé à une atmosphère sèche.
Les variations souples de température favorisent l'éclosion d'un champignon responsable de l'helmintosporiose du riz (Vietnam )
- Echaudage
- Coup de soleil
L'eau
- Pluviométrie
L'excès d'eau empêche l'aération du sol . Il entraîne jaunissement du feuillage, chute des feuilles et mort .
- L'humidité
Provoque chez la tomate des œdèmes ou verrues au niveau des feuilles, des tiges. Très fréquents en serres= humidité excessive contribuée à une chaleur excessive.
Arrêt brusque de l’approvisionnement du fruit.
Eau = cropelure de la surface du fruit = maladie liée à un appel d’eau des fruits vers les feuilles. Ces conditions sont réalisées lorsque la température est élevée et l'air ambiant sec.
Les fruits peuvent être infectés secondairement par alterna rie qui noircit les parties attaqués
Le vent
Le vent chargé de sables provoque des blessures au niveau des organes de la plantes. Ces blessures rendent la plante vulnérable car elle constitue une porte d' entrée des parasites dans le végétal.
L'action du vent se manifeste à différent niveaux :
- Dispersion des parasites : les spores de champignons par exemple,
- Guide les ennemis ailés en particulier les insectes vers les cultures.
Il provoque une transpiration intense et une absorption déficitaire d'eau par les racines.
La chute de la production de fruits par défaut de fécondation (chute des fleurs).
Par ailleurs, son action sur le transport des grains de pollen et la fécondation des fleurs est incontournable surtout chez les plantes dioïques (à l'opposé des plantes monoïques encore appelées hermaphrodites) en particulier, en l'absence d'autres agents de transport du pollen tels que les insectes (abeilles, papillons, etc.…), l'eau ou l'homme (croisement).
Le vétiver est utilisé comme brise vent dans les cultures maraîchères. D'où son utilité pour prévenir les plantes contre les attaques de certains agents pathogènes.
1-2 / Les maladies physiologiques
Les maladies physiologiques sont dues à une carence minérale en un ou plusieurs éléments (sels minéraux).
Les technologies du BRF et du compostage permettent de prévenir efficacement la ou les maladies de carence en sels minéraux essentiel (macro-élément ou micro-élément) .Exemple de la chlorose : jaunissement des feuilles (symptômes).
2- LES MALADIES PARASITAIRES OU BIOTIQUES
Selon l'Américan Phytopathological Society :
-50 à 65% des maladies sont fongiques
-10 à 20% virales
-5 à 10% bactérienne et
-1 à 2% sont des maladies dues aux phanérogames parasites.
CONCLUSION
Les nouvelles technologies agricoles et environnementales en particuliers (le BRF, le compostage, le système Vétiver dans la Permaculture) sont des méthodes de lutte contre les agents moléculaires, les agents cellulaires, les maladies physiologiques et les maladies non parasitaires.
Ces Nouvelles technologiques agricoles et environnementales ne sont pas des méthodes spécifiques mais sont plutôt palliatives et par conséquent indirectes surtout contre les agents moléculaires et les agents cellulaires. Le BRF et le compost apportent à la plante un supplément de nutriment minéraux. Ce qui fait que ces plantes ont une bonne alimentation minérale qui, à rebours, agit sur la santé des plantes en réduisant leur degré d'exposition aux maladies.
Les méthodes de lutte chimique sont abhorrées en permaculture en raison de leur effets secondaires directs sur la santé de l'homme et indirects par :
- Destruction de la faune sans distinction
- La destruction des habitats naturel
- Et la dégradation des sols .
La notion de lutte intégrée qui consiste à prendre en compte tous les aspects bénéfiques de l'action anthropique pour produire mieux avec le minimum de dégâts devient complexe avec l'instabilité du rapport (hôte - parasite).
Le rapport h/p est par conséquent instable parce qu'une mutation ponctuelle est capable de remettre en cause la spécificité de la clef de résistance.
mardi, janvier 15, 2008
samedi, janvier 05, 2008
Lutte chimique contre la morelle jaune chez les agriculteurs



INTRODUCTION
La morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.) n'est plus considérée comme mauvaise herbe exclusive de la région du Tadla, mais elle est devenue un fléau national qu'il faut combattre. Etant une espèce géophyte à rhizomes, les infestations observées dans certaines cultures, pratiquées dans le périmètre du Tadla, sont dominées par les repousses végétatives (AMEUR et BOUHACHE, 1994). Ainsi, une stratégie de lutte efficace devrait viser l'inhibition du système racinaire de la morelle. L'utilisation d'herbicides systémiques et phloème mobiles, au stade sensible de la mauvaise herbe, pourrait être la clé de voûte d'une telle stratégie (BOUHACHE et al., 1993a).
En absence d'une gamme de choix d'herbicides très efficaces, sélectifs des principales cultures du Tadla et utilisables en cours de culture, l'utilisation de certains herbicides totaux a permis d'obtenir des résultats prometteux (BOUHACHE et al., 1993b). Effectivement, l'application du glyphosate avant l'installation des cultures de blé, de la betterave sucrière et du cotonnier a permis de bien contrôler la morelle jaune (AMEUR et al., 1995). Toutefois, ces résultats prometteux ont été obtenus sur des petites parcelles expérimentales et méritent d'être validés à grande échelle chez les agriculteurs. Conscients de l'importance de cette étape dans le transfert de technologie, une action basée sur les considérations précédentes a été lancée par l'ORMVA du Tadla en collaboration avec l'IAV Hassan II, l'INRA de Béni Mellal et le Service de la Protection des Végétaux de Béni Mellal (BOUHACHE et al., 1997). Les principaux résultats obtenus seront exposés dans cette présentation.
CARACTERISTIQUES DES PARCELLES DE DEMONSTRATION
Ces essais de démonstration ont été conduits sur une superficie de 45 ha appartenant à 31 agriculteurs choisis dans les cinq arrondissements: Béni-Amir, Souk Sebt, Ouled M'barek, Dar Ould Zidouh et Afourer. Cependant, le suivi et l'évaluation ont été faits uniquement chez 23 agriculteurs. Ces parcelles ont été caractérisées sur la base de trois critères, le degré d'infestation, la culture précédente ou en place et l'état hydrique du sol.
L'infestation initiale relevée avant traitement varie de 6 à 50 pieds/m2. Cependant, 74% des parcelles suivies (17/23 cas) ont une densité supérieure à 20 pieds/m2. Concernant la répartition de ces parcelles selon le biotope, il s'avère que 70% de ces dernières sont des post-betteraves (6 cas), des post-céréales (5 cas) et des post-maraîchages (5 cas). Quant à l'irrigation, seulement quatre parcelles (17,4%) ont été irriguées 7 à 10 jours avant traitement, contrairement à ce qui a été recommandé (Tableau 1) (BOUHACHE et al., 1996).
FONDEMENTS DE LA STRATEGIE
L'élaboration de la stratégie à valider chez les agriculteurs a été basée sur les recommandations de plusieurs études relatives au choix de l'herbicide, sa dose, la stade de la morelle, les conditions et les techniques d'application (BOUHACHE et al., 1993a; BOUHACHE et al., 1993b, AMEUR et al., 1995; BOUHACHE et al., 1996). Ainsi, pour optimiser l'efficacité de cette stratégie, les conditions suivantes ont été réunies:
- herbicide Glyphosate
- Dose à l'hectare 2520 g m.a (7 litres de Roundup)
- Adjonction de l'adjuvant : 20 Kg de sulfate d'ammoniaque (21%)
- Volume de bouillie 400l/ha
- Qualité d'eau de bouillie Eau douce
- Etat hydrique du sol Pré-irrigation des parcelles
- Stade de la morelle jaune Fin floraison-début fructification baies vertes)
- Matériel de traitement :Pulvérisateur à dos muni d'une rampe à 4 buses à fente
L'efficacité du glyphosate dépend beaucoup de l'humidité relative de l'air et dans une certaine mesure de la température de l'air. Lorsque l'humidité relative de l'air est elevée, le glyphosate pénètre rapidement dans les plantes (GAUVRIT, 1996). Par conséquent, les traitements ont été faits tôt le matin et à l'aube pour éviter les fortes chaleurs et le déficit hydrique de l'atmosphère.
EFFICACITE DE LA STRATEGIE
Le tableau 2 (non présenté ici) présente d'une manière synoptique les efficacités obtenues par l'application du glyphosate contre la morelle jaune chez les agriculteurs. Les efficacités satisfaisantes (moyennes à bonnes) ne sont obtenues que si certaines conditions sont réunies notamment l'état hydrique du sol (pré-rrigation, post-maraîchage, chute de pluie avant traitement), le stade début-fructification (baies vertes) et les conditions climatiques assez favorables lors du traitement. A l'inverse, les faibles contrôles ont été enregistrés dans les biotopes post-céréales, post-betteraves et parcelles libres, et qui n'ont pas reçu une pré-irrigation. En plus, le stade de l'adventice était avancé (baies jaunes) au moment du traitement dans certains cas. De même, la température de l'air était parfois élevée suite à l'application tardive du produit au cours de la journée. Par ailleurs, les autres conditions recommandées ont été respectées dans l'ensemble des parcelles suivies à savoir la technique d'application (buses à fente, vitesse d'avancement...), la dose de l'herbicide, le volume de la bouillie, la qualité de l'eau de bouillie et l'addition de l'adjuvant (sulfate d'ammonium).
Ainsi, il s'avère que l'état hydrique est un facteur déterminant de l'efficacité du glyphosate. En effet, le bon contrôle observé dans les cas de post-maraîchage est lié à l'irrigation fréquente jusqu'à la récolte de ces cultures printanières ou estivales (oignon-melon) dont le cycle coincide parfaitement avec celui de la morelle jaune. Dans ces cas, l'efficacité a atteint une année après traitement 95% sur la base de la notation visuelle et 92% sur la base de la biomasse sèche.
La même constatation est faite dans les parcelles ayant reçu une pré-rrigation 7 à 10jours avant traitement. Il s'agit des biotopes de sésame et de vergers. Dans le premier biotope, le contrôle à long terme a atteint 90 et 85%, respectivement pour la notation visuelle et la biomasse. Dans le biotope vergers, l'efficacité obtenue est relativement inférieure à celle observée dans le cas précédent. Elle a été de 75 et 77%, respectivement pour les deux méthodes d'évaluation. Ceci pourrait être dû aux cover cropages fréquents pratiqués dans les plantations qui permettent la fragmentation et la dissémination de l'adventice au niveau du verger. Dans les autres cas où les biotopes étaient des post-betteraves ou post-céréales et qui n'ont pas reçu une pré-irrigation, l'effet du traitement était assez satisfaisant grâce aux conditions de température et d'humidité relative favorables en plus d'une chute de pluie de 7 mm à 3 jours après traitement. Les efficacités évaluées par notation visuelle et la biomasse ont atteint respectivement jusqu'à 85 et 78%.
Dans ce groupe où l'efficacité a été satisfaisante, les pourcentages moyens de réduction obtenus à court terme sont de 71 et 76% et à long terme sont de 82 et 79%, respectivement pour la notation visuelle et la biomasse. Il est à signaler qu'en général l'effet du glyphosate est relativement meilleur à une année après traitement (à long terme) comparativement à celui obtenu à court terme. Ceci montre que l'herbicide a été bien transloqué vers la partie souterraine en limitant la reprise de l'adventice l'année suivante.
Pour le deuxième groupe où les niveaux d'efficacité obtenus sont faibles (Tableaux 2), le principal paramètre mis en évidence est le stress hydrique dû à l'absence de pré-irrigation d'une part et aux biotopes d'autre part, Ces derniers ont eu des cultures d'automne ou jachère dont la dernière irrigation a été faite au moins deux mois avant le traitement. En plus, d'autres facteurs peuvent être aussi à l'origine de ce faible contrôle dans certains cas, en l'occurrence le stade avancé de l'adventice (baies jaunes) et la température de l'air assez élevée lors du traitement. L'efficacité moyenne obtenue chez ce groupe sur la base de la notation visuelle et de la biomasse est respectivement de 40 et 32% à court terme et de 42 et 35% à long terme.
CONCLUSION
A la lumière des résultats obtenus, on peut dire que l'opération de lutte telle qu'elle a été conçue et suivie chez les agriculteurs a atteint largement les objectifs escomptés. Premièrement, les résultats générés sur les petites parcelles sont confirmées à grande échelle. Deuxièmement, il a été démontré que la réussite de la lutte contre cette redoutable adventice est possible si les conditions d'efficacité recommandées ont été respectées, en particulier l'irrigation avant traitement et l'application des herbicides tôt le matin sans omettre les autres paramètres (eau douce, sulfate d'ammonium, techniques d'application etc...). Troisièmement, l'équipe d'encadrement est parvenue à convaincre les agriculteurs et vulgarisateurs de l'utilité de cette méthode de lutte et de la bonne technique d'application des herbicides.
Vu l'agressivité de la morelle jaune et la difficulté de la combattre, l'encadrement de l'opération de lutte chez les agriculteurs est nécessaire. Outre le glyphosate, d'autre moyens de lutte se sont avérés efficaces dans certaines situations à savoir le sulfosate, le bromacil, l'imazapyr, le labour profond en début d'été, l'emploi du sweep, la combinaison de ces différents moyens, etc... Par conséquent, l'application de ces nouvelles méthodes selon les conditions recommandées exige la participation de toutes les parties concernées qui doivent être en concertation permanente sur la base d'un programme de lutte défini sur plusieurs années.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
AMEUR A, BOUHACHE M et EL HASSANI S(1995). Optimisation de l'utilisation du glyphosate contre la morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.) dans les principales cultures du Tadla. 2ème congrès de l'AMPP, Rabat, 152-158.
AMEUR A et BOUHACHE M (1994).Emergence dynamic of silverleaf nightshade (Solanum elaeagnifolium Cav.) in sugarbeet and wheat in Tadla (Morocco). Fifth Arab Congress of Plant Protection, Fez, p. 220.
BOUHACHE M, BOULET C et EL KARAKHI F (1993a). Evolution des hydrates de carbone non structuraux chez la morelle jaune (Solanum elaeagnifolium Cav.). Weed Research, 33, 291-298.
BOUHACHE M, BOULET C et MOUNIR H (1993b). Lutte chimique contre Solanum elaeagnifolium Cav. dans les zones non cultivées. Al Awamia, 83, 139-152.
BOUHACHE M, LAAKARI A et HILALI S (1996). Influence of environmental factors on the control of Solanum elaeagnifolium by glyphosate. Proc. 2nd International Weed Control Congress, Copenhagen, Volume 3, 801-806.
BOUHACHE M, AMEUR A et BAYE Y (1997). Stratégie de lutte contre la morelle jaune dans le Tadla. Rapport final de convention, IAV Hassan II/ORMVAT, 18p.
GAUVRIT C (1996) Efficacité et sélectivité des herbicides, INRA, Paris, pp. 142-146.
Par BOUHACHE M (1), AMEUR. A (2) et BAYE Y (3)
(1) Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, (2) Service de la Protection des Végétaux, DPA Béni Mellal
(3) INRA, Béni Mellal
ORMVA DU TADLA
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