samedi, décembre 09, 2006

LE GUI ( VISCUM ALBUM )

Parmi toutes les plantes de nos régions, le gui constitue sans le moindre doute un phénomène hors du commun, parce que sa présence sur les arbres paraît imprégnée de mystère.

Il perce l'écorce et se développe en un organisme touffu, de forme sphérique, qui devient particulièrement visible sur les feuillus en hiver, parce que ceux-ci perdent leur feuillage, tandis que le gui reste vert.

C'est pour cette raison qu'il est manifestement moins perceptible sur les arbres à feuillage persistant, les pins et sapins.

Un autre aspect remarquable est le fait que le gui est courant dans certaines régions, sporadique dans d'autres et absent dans le reste du pays.
Certains ont essayé de semer les graines du gui sur leurs arbres, ce qui n'a pratiquement jamais réussi. Dans quelques cas rares, ils ont réussi, mais sans connaître la raison de ce succes exceptionel.

Mes propres essais, qui ont souvent échoué, m'ont incité à en chercher la cause et après des années j'ai enfin pu dévoiler «les mystères» du gui.
J'ai également trouvé entre autres une explication acceptable au fait qu'un arbre ne souffre pas de quelques guis, mais qu'il dépérit quand ceux-ci deviennent trop nombreux.

C'est tout ceci que je veux vous expliquer mais d'abord j'estime nécessaire de rappeler quelques connaissances élémentaires afin que vous compreniez mieux comment les choses se passent réellement.

1.Information générales de base.

Toutes les plantes vertes ont développé un système ingénieux auquel on doit pratiquement toute vie sur terre. Je m'explique en résumé :

Les racines absorbent l'eau qui contient des minéraux ou sels nutritifs. Dans les feuilles une partie de l'eau s'évapore et l'acide carbonique de l'air y est absorbé.
Sous l'influence de la lumière solaire, la chlorophylle unit l'acide carbonique à l'eau. Ceci s'appelle la photosynthèse ou l'action chlorophyllienne.

Le résultat en est incroyable : l'acide carbonique uni a l'eau devient du sucre et de l'amidon et le surplus en oxygène se dégage dans l'air (car les plantes produisent de l'oxygène).

On sait également que les différents minéraux s'associent dans cette combinaison chimique de l'acide carbonique et de l'eau. Ainsi la photosynthèse produit toute une gamme de matières organiques naturelles, qui vont nourrir et faire croître la plante. Mais les animaux herbivores vivent de ces plantes ; les carnivores dévorent les herbivores et les omnivores (comme l'homme) ont des plantes et des animaux à leur menu. Tout ceci vit et survit grâce à cette photosynthèse !

Il faut savoir aussi que les racines absorbent l'eau contenant les sels nutritifs et que celle ci est transportée vers les feuilles par l'aubier. Dans la plante cette eau s'appelle la sève minèrale ou sève brute.

Une fois la photosynthèse accomplie la sève nutritive s'appelle sève élaborée et elle est transportée par le liber (la partie vivante de l'écorce) dans toute la plante jusqu'au moindres radicelles qui doivent aussi être nourries.

Le gui n'est qu'un semi-parasite parce qu'il n'absorbe que la sève minérale de l'arbre. En germant il perce sa « racine » au travers du liber jusqu'à l'aubier.
En suçant la sève brute de son hôte il peut dès lors produire sa propre sève élaborée par sa propre chlorophylle.

Les dégâts que le gui cause à son hôte peuvent être considérés comme négligeables (sauf s'il y a vraiment beaucoup de trouffes de gui).

2. Qu'est-ce qu'un «épiphyte» ?

Un épiphyte est une plante qui se sert de l'arbre comme endroit de croissance seulement.

La pluie suffit à ses besoins en eau. Il obtient les sels nutritifs principalement des excrétions foliaires (ce sont des exsudats foliaires riches en minéreaux). Par conséquent les épiphytes obtiennent les minéraux, nécessaires à leur propre développement, de façon indirecte de l'arbre sur lequel ils poussent et que la pluie dissout.

Les épiphytes sont des plantes qui n'ont donc aucun contact avec le sol. Afin de pouvoir survivre sur d'autres végétaux il faut qu'il y ait un apport régulier d'humidité atmosphérique qui doit éviter leur dessication.

Les seuls épiphytes de nos régions sont les mousses et les lychens qui peuvent se former sur l'écorce , mais ces plantes inférieures peuvent supporter un desséchement temporaire. C'est pourquoi dans nos régions aucune plante supérieure n'a pu coloniser cette niche écologique, mais sous les tropiques il y en a énormément ; les arbres y sont parfois couverts d'orchidées, de bromélias, de fougères et de nombreuses autres espèces d' épiphytes.

3. Où voit-on pousser le gui ?

La graine de gui qui s'est fixée sur une branche doit essayer de survivre pendant sa longue période de germination en épiphyte. Cette période débute au printemps et dure jusqu'en automne. C'est seulement durant l'automne que le germe pourra puiser la sève brute de l'arbre ; ce n'est qu'à partir de ce moment que le gui devient un semi-parasite, indépendant des conditions atmosphériques.

Les risques de desséchement sont donc considérables durant les périodes sèches de l'été. Il y a aussi le danger de se faire délaver durant les orages si elle n'est pas fixée à un droit bien protégé.

Quand on constate la présence du gui en Belgique on doit, à mon avis, prendre trois régions en considération compte tenu du microclimat qui peut y règner.
Si ce microclimat se révèle favorable à la survie des graines pendant leur germination, elles évolueront de façon positive. Ces conditions sont : pluie régulière, humidité relative importante, du brouillard ou de la condensation nocturne pendant les périodes chaudes et sèches de l'été.

Aux endroits où ce microclimat se manifeste régulièrement on y découvre du gui en grande quantité et on y trouve pêle-mêle de vieux, de plus jeunes et de très jeunes plantes.

Ces endroits peuvent connaître aussi des années aux périodes trop sèches. Ces années là il n'y aura aucune descendance et un semis artificiel peut donc échouer là ou le gui abonde.

Il est pourtant remarquable que le gui ne s'y manifeste pas partout ; les populations de gui y sont dispersées. Cela signifie que les oiseaux disséminent certainement des graines sur les arbres environnants mais que la germination n'y réussit jamais ; elle ne réussit qu'à certains endroits précis.

En voici un bel exemple : un collègue m'a raconté que lors d'un voyage d'étude dans la vallée de la Meuse, il a vu un verger de pommiers. Les arbres se trouvant plus près du bord du fleuve étaient envahis de gui, tandis que sur les arbres situés plus haut il n'y en avait aucun. Le guide expliquait que l'humidité devait certainement jouer un rôle. Cet exemple démontre aussi qu'un microclimat favorable ou défavorable peut avoir des limites très nettes. Ma théorie concernant le microclimat favorable à la germination se comprend parfaitement avec cet exemple. Il est clair que chaque année des graines parviennent sur les arbres en hauteur, mais ces graines s'y dessèchent durant l'été.

Puis il y a les régions où l'on recontre le gui sporadiquement et y forment une population isolée, mais où l'on ne voit que très rarement de très jeunes plantes. Des plantes âgées et plus jeunes appartiennent clairement aux mêmes groupes d'âge. Conséquence logique : dans cette région il y a exceptionellement de temps en temps un microclimat propice à la germination. (p.ex. : Kortenberg et environs).

Enfin il y a des régions où le gui ne se manifeste jamais, bien qu'il soit possible d'y découvrir très, très exceptionnellement quelques plantes, qui ne produiront évidemment jamais de descendants, et où un nouvel apport de graines n'aura jamais la chance de reussir leur germination. (p.ex. ; la plus grande partie de la Flandre ou la partie nord de la Belgique.)

Le microclimat favorable s'avère donc y être un événement excessivement exceptionnel.

Un autre fait prouve également que ma thèse est exacte : chaque année les oiseaux dispersent de grandes quantités de graines dont une partie se niche certainement aussi bien très près, que plus loin et parfois même très loin de la population-source.

Pourtant, la toute grande majorité de ces graines ne réussissent pas à survivre, simplement parce qu'elles se desséchent.

Voilà les limites très étroites entre lesquelles le procès de la germination peut évoluer favorablement et qui sont donc responsables de la dispersion si limitée du gui dans la nature. C'est aussi la raison pour laquelle la germination ne réussit pratiquement jamais quand on place soi-même les graines sur des branches.
Le lecteur qui ne serait pas au courant de cette problématique doit savoir que, selon les informations dont je dispose, jamais personne n'a réussi à dévoiler le secret du procès de cette germination..

On constate simplement que le gui pousse à un certain endroit et non à un autre, mais personne n'a examiné pourquoi les graines réussissent ou dépérissent pendant la germination à tel endroit et pas à un autre.

On accepte aveuglément toutes sortes d'hypothèses, comme par exemple « lié aux régions calcaires », sans examiner si cette thèse s'avère bien exacte, et ceci malgré le fait que le gui ne se rencontre dans les régions calcaires qu'en populations très locales et qu'on trouve aussi du gui sur des terres acides. La notion « lié aux régions calcaires » est si ancrée que je me sens obligé d'en prouver le contraire.

Concernant la théorie du calcaire je ne citerai que deux cas. Ils sont en contradiction complète, mais tous les deux ne se sont produits qu'une seule et unique fois dans des régions où le gui ne s'était jamais manifesté auparavant, ni après. Mon interprétation donne une réponse logique au problème de l'apparition de ce gui, mais elle reste ouverte à toute discussion.

Le premier cas se situe à Alost (Aalst-Mijlbeek). Entre l'église et la piscine se trouve un bosquet de peupliers, âgés d'une bonne vingtaine d'années, sur un sol très acide, car le pH y oscille entre 4 et 4,5. J'y ai compté pas moins de quatroze guis du même âge, d'environ 40 à 50 centimètres de diamètre, dont quelques-uns poussent à 5-7 mètres de sol, d'autres très haut dans les cimes. Ici non plus pas de jeunes plantes, bien que les baies soient bien visibles du sol.

Apparemment ils ont le même âge que les guis d'Hekelgem, à 6 à 7 kilomètres de là et la terre y est également très acide.

Le deuxième cas est identique, mais cette fois-ci il s'agit d'un sol très calcaire : à l'Ecole d'Horticulture de l'Etat de Vilvorde (Vilvoorde) (actuellement Horteco), le pH s 'élève à 8. Le sous-sol y est constitué par une couche calcaire. Impossible d'y cultiver le rhododendron et l'azalée. Les plantations de poiriers y souffraient de chlorose et pour diminuer le pH certaines parcelles ont été traitées au soufre.
En 1951 il n'y avait dans le parc de l'école qu'un seul, mais très grand gui, situé très haut dans un arbre. Lorsque j'y retournai en 1960 il avait disparu. Jamais auparavant, ni plus jamais par après un autre gui n'a été observé, ni dans les grands arbres du parc, ni dans les arbres des environs, ni dans les nombreux peupliers derrière l'école..., pas de descendants de cette plante, ni de germinations de nouvelles graines que les grives dispersent inévitablement chaque année, et ici nous avons un sol calcaire !

Le gui démontre lui-même qu'il se développe également bien sur des arbres se trouvant sur des terres acides. Lorsqu'on brûle le bois des arbres ayant grandi sur des terres acides, les cendres contiennent aussi du calcium, parce que les terres acides contiennent également de la chaux, bien qu'en moindre quantité. Par conséquent le gui trouve dans la sève minérale de ces arbres aussi le calcium nécessaire à son développement.

La présence du gui dans la nature n'a rien à voir avec la « quantité » calcaire dans le sol, mais elle dépend uniquement du microclimat favorable pendant la longue periode de sa germination.

Entretemps trois personnes de la région gantoise m'ont appris gue leurs graines ont germé a hauteur d'homme sans aucune intervention. Ceci prouve que le microclimat de cette région alluvionaire, si favorable à la culture de l'azalée, l'est aussi pour la germination du gui.

4. La dispersion des graines.

La grive draine (Turdus viscivorus) est la responsable principale de la dispersion des graines en Belgique, surtout sur les grandes distances. Suivant une étude de la « Vlaamse Landmaatschappij » ce serait plustôt la grive litorne (Turdus pilaris) qui serait responsable de la dispersion des graines sur des grandes distances durant son retour vers le nord en mars.

La dispersion plutôt locale des graines est principalement l'œuvre des autres espèces de grives, mais en France la dispersion locale se ferait aussi par la fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla).

Puisque en montagne (la forêt noire) le gui se rencontre sur les sapins (Abies) et les pins (Pinus), la dispersion s'y fait probablement par le jaseur de bohème (Bombycilla garrulus), parce qu'en régions montagneuses on ne rencontre pas de grives au sommet des conifères tandis qu'on y trouve le jaseur de bohème.

J'aimerais également renvoyer une fois pour toutes au monde des contes et des fables l'idée fausse, mais très répandue que la dispersion des graines et des baies se produirait parce que celles-ci resteraient collées au bec des oiseaux qui s'en débarasseraient plusieurs kilomètres plus loin en frottant leur bec à une branche. Primo, les oiseaux cueillent les baies une à une et les avalent, secundo, les baies ne collent pas, et tertio, aucun oiseau ne supporte des restes collés à son bec ; si cela arrivait, il le nettoyerait tout de suite, en tout cas avant de s'envoler ! Seul la fauvette décortique la baie sur place et se débarasse de la graine en frottant le bec contre la branche.

Puisque la dispersion des graines parait si mal comprise, j'aimerais m'expliquer plus clairement à ce sujet.

La grive draine et/ou la grive litorne disperse les graines surtout sur de grandes distances. En Belgique le retour de la migration de la grive a lieu en fevrier/mars, venant du sud, où il y a du gui, vers le nord, où le gui est absent.
A tort on prétend que l'oiseau ne peut transporter les graines sur une distance supérieure à 2 kilomètres et que les graines seraient déjà excrétées après une demi-heure. C'est pourtant la grive elle-même qui prouve le contraire !

En fournissant des efforts de longue durée, la majeure partie du sang circule vers les muscles et la digestion s'arrête pour ainsi dire. Il est bien possible qu'on ait pu constater qu'une grive en cage fiente déjà les graines après une demi-heure, mais quand la grive migre, elle peut parcourir de grandes distances avant d'aller se reposer de préférence dans les cimes de grands arbres et de s'y «soulager». Le gui unique et exceptionnel, constaté au «Krekengebied » (région au nord d'Eeklo, près de la frontière hollandaise) en constitue un exemple modèle. J'estime que la population-source de gui la plus proche est située à plus de 50 kilomètres.

Alost (Aalst) fournit une preuve semblable : tous les guis s'y trouvent sur la première rangée d'arbres ; pas au centre, ni dispersés dans le petit bois de peupliers. Les grives, venant évidemment du sud, se sont posées dans les cimes des arbres de la première rangée, située au sud bien entendu !
En découvrant du gui sur une rangée de peupliers, près d'un cimetière bruxellois, la même théorie s'avère valable.

Certains prétendent que ce gui y serait une contagion locale provenant des rameaux de gui déposés sur les tombes. Cette idée n'est pas défendable : d'une part la grive (draine ou litorne) ne vient certainement pas s'approvisionner sur les tombes pour s'envoler ensuite vers les peupliers et d'autre part les merles (Turdus merula) et les autres grives locales pourraient bien consommer ces baies durant l'hiver, mais ne s'envoleront pas vers les peupliers, mais se tiennent plutôt dans les plus petits arbres et arbustes de leur environnement.

Ma thèse s'avère exacte : il y a une bonne dizaine d'années, la Flandre a connu un été tout à fait exceptionnel, propice à la germination du gui. Tous les guis du « Krekengebied », d'Alost, d'Hekelgem, de Bruxelles (Brussel) et probablement d'autres endroits encore, où ils ne s'étaient jamais manifestés auparavant, ne se remarquent qu'après des années. Par conséquent ces touffes de gui auront toutes le même âge, et cela peut être déterminé facilement.

Cette même année favorable, des rameaux de gui ont été déposés dans de nombreux cimetières, où les merles et d'autre oiseaux ont pu en disperser les graines localement. Pourtant nulle part des guis n'ont été signalés sur les arbres des cimetières !

Ce n'est pas aussi simple, il y a encore un facteur en jeu. Plus loin dans le texte j'expliquerai pourquoi les graines, qui sont dispersées tard, durant le retour de la grive draine ou litorne, ont plus de chances de survivre à condition que l'été leur soit favorable, ce qui est exceptionnel en Flandre.

N'oublions pas non plus que chaque année les grives dispersent partout des masses de graines, qui, chaque année se dessèchent chaque fois durant l'été. Les graines des baies aux cimetières, de même que celles produites par les guis locaux sont généralement dispersées durant l'hiver ce qui s'avère beaucoup plus désavantageux.

5. La germination elle-même.

En écrasant la baie, apparaît une substance liquide, transparente et visqueuse et une petite boule, blanche. Cette pulpe solide contient une seule graine invisible. La petite boule blanche est tellement solide et visqueuse, qu'il est impossible d'en extraire la graine.

Cependant, en crevant les baies et en les laissant ainsi pendant quelques jours, on constatera que toute la pulpe devient liquide et transparente et qu'il est alors facile d'en extraire la graine.

Cette graine est de couleur verte et elle est entourée de filaments fibreux. Quand la surface de la graine est sèche la graine prendra la couleur du bois. Sèchez la à l'aide d'un chiffon et vous pourrez l'examiner : elle est de forme aplatie et ovale, mais certaines graines sont plus larges, d'autres encore en forme de cœur. Il est important de savoir ou se trouve le germe. La structure fibreuse converge vers une seule petite pointe brune,c'est l'arrière de la graine, qui était relié à la tige. Le germe se trouve toujours du côté opposé, c'est un petit point rond. Les graines plus larges contiennent deux à trois germes, mais ceci n'a été remarqué que rarement. (« la Hulotte » le mentionne mais n'y ajoute pas de commentaire).
Afin de pouvoir germer, la graine ne doit pas nécessairement passer par le tube digestif d'une grive ; la germination réussit aussi bien quand on l'applique directement sur une branche.

Il est utile de savoir que quand une grive se soulage et que la fiente contient des graines de gui celle ci sera gluante comme une glaire. Quand elle tombe sur une branche cette glaire glissera lentement vers le bas surtout si le branche est humide. Ainsi elles se nichent souvent en un endroit protégé, même parfois au-dessous de la branche. Là le tout sèche, et les graines devraient être bien fixées et protégées contre les fortes pluies et contre le soleil déshydratant, et en plus pourvues d'une petite réserve d'engrais, qui, lors de l'absorption d'eau comme épiphyte, jouera un rôle beaucoup plus utile qu'on ne pourrait le soupçonner à première vue. Il faut toujours envisager que ces graines germent « dans l'air » ce qui les rend particulièrement vulnérables.

Cette germination connaît un développement extrêmement lent : la graine absorbe l'humidité et fait de la photosynthèse, puisqu'elle est verte. Le germe, également vert, apparaît, se détourne de la lumière et se dirige donc vers la branche .
Aussitôt qu'il touche la branche il se forme un élargissement, une sorte de ventouse, qui se fixera sur l'écorce. De celle-ci se développe une espèce de racine très fine. On a donné à ce prolongement le nom de « suçoir », qu'on doit considérer comme une modification de la racine.

Ce suçoir va traverser le liber et se fore jusqu'à l'aubier, sans cependant pénétrer le bois.

A partir de ce moment le suçoir pourra puiser la sève brute de l'arbre. Dès ce moment il devient semi-parasite. Plus tard, souvent dans le courant de la deuxième année seulement, le suçoir va développer des fils cylindriques entre l'écorce et le bois. A leur tour ils vont former de nouveaux suçoirs. Ces suçoirs ne pénètrent donc pas l'aubier, mais l'arbre formera chaque année une nouvelle couche de bois (les cernes en coupe transversale). Tandis que ces nouvelles couches se forment autour des suçoirs, ceux-ci restent sur place et s'étirent, parce que l'écorce s'étend et s'élargit chaque année, en s'adaptant à la croissance annuelle de l'arbre. Les suçoirs, à leur tour, sont obligés de s'adapter en s'allongeant. En d'autres mots : tandis que l'écorce recule progressivement, le suçoir doit suivre son extension et pousse donc à reculons. En sciant plus tard un gui avec sa branche et en procédant à des coupes transversales du bois on pourra découvrir des trous de profondeur différente, provenant des suçoirs. On a l'impression qu'ils ont pénétré le bois, mais c'est exactement le contraire qui s'est produit.

En comptant les couches annuelles de bois on pourrait grâce aux cernes, calculer quelle année chaque suçoir à atteint l'aubier et en même temps déterminer l'âge exact du gui.

6. Suite de l'évolution de la plantule.

Une fois que la ventouse s'est fixée, le germe vert devient nettement plus gros, tandis que la graine diminue de volume. La réserve se consomme et la photosynthèse complète l'apport d'énergie.

Le germe solide soulèvera même la graine vidée, ce qui prouve en même temps que la colle organique du gui s'est décomposée. Ensuite le résidu de l'enveloppe de la graine tombera et seule restera une petite tige verte, un moignon minuscule de 4 à 5 mm de longueur.

L'automne étant assez humide, le germe ne se dessèchera plus, mais en hiver le gel déshydrate considérablement. Si le suçoir n'avait pas atteint l'aubier (p.ex. si l'écorce s'avéra trop épaisse ou la période chaude de l'été trop courte), le germe se dessècherait en hiver. Le fait qu'un petit germe ne se dessèche pas prouve que son suçcoir a déjà atteint la «source» en automne.

Par conséquent le minuscule moignon vert est devenu un semi-parasite indépendant dans le courant de l'automne.

Cette germination lente et sa vie d'épiphyte ne dure donc «pas plus d'un an » comme on le lit couramment, mais (seulement) du printemps jusqu'en automne.
Des graines disséminées durant l'hiver se dessécheront également par temps de gel ; celles restées enfermées dans les baies évidemment pas. En plus la mésange bleue (Parus caeruleus) se nourrit de ces graines et les recherchera pendant l'hiver, mais elle ne les sortira pas des baies. Plus tard, vers mars, elle préférera chasser des insectes. Ces données fournissent la preuve que les graines dispersées pendant l'hiver n'ont pratiquement aucune chance de survivre tandis que celles que la grive disperse au printemps ont toutes les chances de germer.

Le fait que la grive draine et/ou la grive litorne mangent encore des baies pendant la migration en février/mars est prouvé par les guis sur nos peupliers, mais je ne crois pas que les autres grives recherchent encore ces baies après le grand froid.
Les personnes qui nourrissent les oiseaux pendant l'hiver auront remarqué que cet endroit sera très fréquenté, mais que les visites diminueront progressivement à partir du début du printemps. Dès que le grand froid s'atténue le régime alimentaire se modifie, les merles et les grives locales ne mangent plus de baies.

La température joue un rôle prépondérant lors de cette germination de longue durée.
Au début du printemps la température peut parfois atteindre un niveau très agréable, mais les nuits restent froides. C'est pour cette raison que la croissance de la plupart des plantes ne débutera que lorsque les nuits deviennent plus douces.

La croissance de la graine du gui ne débutera que lorsque la température sera suffisamment élevée. Le développement reste lent et quand la ventouse se forme on ne voit plus beaucoup de changement car le travail du suçoir est invisible et dure tout l'été.

A mon avis le développement s'arrêtera en automne également, dès que les nuits deviennent plus froides. C'est à mon avis la raison pour laquelle ces germes ne parviennent pas à former leurs premières feuilles en automne. Celles-ci se forment généralement seulement après l'hiver, quand la température s'avère de nouveau propice à la croissance. Je trouve dans le stade juvénile du gui (la germination) de nombreuses analogies avec les orchidées épiphytes : entre des limites bien déterminées et restreintes elles supportent beaucoup et peuvent attendre longtemps le moment où les circonstances deviennent à nouveau favorable. En dehors de ces limites elles meurent assez rapidement.

7. La plante de gui.

La forme sphérique du gui s'explique par le fait que la plante se développe de façon bifurquée (un cas de dichotomie). Une pousse annuelle présente le plus souvent deux feuilles qui se développent de côtes opposés, avec au centre un épaississement pourvu d'yeux et éventuellement aussi de boutons floraux. Ceux-ci se trouvent sur une petite tige d'environ 2 à 5 centimètres sur laquelle il n'y a pas d'yeux. A partir de cet épaississement terminal se développent l'année suivante, au moins deux nouvelles pousses, ainsi que les fleurs. En même temps les vieilles feuilles tombent. Par conséquent les feuilles se trouvent toujours à l'extérieur de la «boule de gui» sur les tiges annuelles, les baies se trouvent un stade plus bas, sur la pousse de l'année précédente.

Après une récolte de branches du gui, les nouvelles pousses ne se développent jamais sur les moignons restants mais sortiront directement du pied.
Le gui est dioïque, ce qui signifie qu'il existe séparément des pieds mâles et des pieds femelles.

Pour le moment j'ignore encore si une seule graine contenant deux ou trois germes, développera des plantes d'un même sexe ou de sexes différents, c'est-à-dire si ces plantes s'avèrent être homo- ou hétérozygotes. Je constate avec étonnement qu'on mentionne que certaines graines ont deux ou trois germes mais il n'y a aucun intéret concernant le sexe de ces jumeaux.

Si une seule graine, contenant deux germes peut produire des plantes de sexe différent, alors une seule graine, se développant quelque part, dans un endroit isolé, produira des baies et donc des graines !

Je viens de lire dans le rapport de la « Vlaamse Landmaatschappij » que ces graines peuvent produire des plantes de sexe différent. Ces germes sont donc hétérozygotes.
Le gui produit une importante quantité de nectar, car les fleurs sont très fréquentées par les abeilles et autres insectes. L'abondante fructification prouve la bonne pollinisation : le gui femelle est toujours chargé de baies.
Il est donc intéressant pour les apiculteurs de pouvoir semer le gui sur leurs arbres.

Le gui pousse pratiquement sur tous les arbres et tous les végétaux ligneux, aussi bien sur les feuillus que sur les conifères. Il ne se constate cependant jamais sur le platane (Platanus) et que très exceptionnellement sur le hêtre (Fagus) et sur le chêne (Quercus).

La raison est uniquement une problème technique.
L'écorce du platane s'écaille annuellement, ce qui provoque le rejet de la plantule, avant que le procès de germination soit accompli ; chez le hêtre et le chêne l'écorce est pourvue d'une couche cireuse. La matière visqueuse qui entoure la graine et qui colle si bien au début paraît se décomposer assez rapidement, ce qui peut provoquer le détachement des graines à la moindre pression.
L'adhésion durable de la graine de gui à l'écorce de l'hôte est assurée par le contact intime qui s'est établi entre les fibres qui entourent la graine et les fibres de l'écorce. Si cette adhésion est mauvaise (hêtre, chêne, etc) la graine se détachera dans la plupart des cas.

Voilà la raison pour laquelle le gui se voit fréquemment sur certains arbres, sur d'autres rarement et dans quelques cas exceptionnels pas du tout .
Les druides considéraient le chêne comme arbre sacré ; par conséquent un gui poussant occasionnellement sur le chêne devait avoir des propriétés spéciales.
Il faut aussi prendre en considération que ce n'est pas le gui qui «choisit» l'arbre sur lequel il pousse. Quand on découvre du gui il faut en déduire que l'oiseau s'est posé sur cet arbre. C'est lui qui, inconsciemment, détermine où le gui poussera : les peupliers sont des points de repos durant sa migration et les pommiers sont recherchés parce qu'il est friand des pommes tombées.

Comme c'est le cas en Flandre il est assez curieux de constater que le gui ne se rencontre pas en haute ardenne. On pourrait maintenant y faire des semis contrôlés pour voir si le microclimat y est vraiment propice mais dans la nature le gui n'apparait que si trois facteurs convergent : primo l'oiseau doit se poser sur cet arbre, secundo la graine doit pouvoir se nicher a un endroit protégé et y rester et tertio cette année là le microclimat doit être favorable.
Dans nos régions on voit souvent le gui sur des peupliers, parce que les grives recherchent apparemment de préférence ces cimes élevées pour s'y «reposer», durant leur migration vers le nord.

Elles ne déposent pas leur fiente sur la branche sur laquelle elles se sont posées, mais l'éjectent simplement. Souvent la fiente atterit sur le sol, mais puisque la grive se pose toujours très haut dans la cime, ses excréments ont plus de chances de rencontrer l'une ou l'autre branche durant leur chute. Voilà la raison pour laquelle le gui se développe à n'importe quel niveau dans les peupliers.

Il est exact que le gui grandit avec exhubérance sur certaines espèces d'arbres (comme sur les peupliers (Populus) et les pommiers), sur d'autres son dévloppement est nettement plus faible et sur d'autres espèces encore il pousse de façon très médiocre, par exemple sur l'aubépine et sur le lilas (Syringa).

«La Hulotte» a constaté qu'un germe de gui sur lilas n'a dévloppé ses premières feuilles qu'après cinq ans. J'ignore la raison de cette différence en vigueur végétative, mais je puis citer des exemples semblables dans la pratique des greffes d'arbres fruitiers. Ces exemples sont biologiquement différents mais ils sont valables pour ce que je veux démontrer.

On peut greffer le pommier (Pirus malus) sur le poirier (Pirus communis) et vice versa, mais la vigeur végétative des greffons s'avère pitoyable dans l'une combinaison et en-dessous de tout niveau dans l'autre.

On greffe le néflier (Mespilus germanicus) sur l'aubépine (Crataegus oxyantha) ; ce sujet porte-greffe appartient à un autre genre et pourtant la greffe s'y développe mieux que sur les semis du néflier lui-même.

En ce qui concerne la vigeur du gui, il faut simplement accepter qu'il se développe mieux sur une espèce d'arbre que sur d'autres et essayer de déterminer la vigeur végétatieve experimentalement puisqu'il n'existe pas de données à ce sujet. Le gui forme par exemple aussi une feuille plus longue, plus large ou plus courte selon l'espèce d'arbre sur laquelle il pousse. Suite à ce phénomène certains prétendent qu'il existe différentes races ou variétés de gui.

Autrefois on fabriquait également de la glu à partir de l'écorce du gui et ainsi fut constaté que le gui poussant sur l'érable (Acer) et sur l'orme (Ulmus) procurait plus de glu que le gui ceuilli sur d'autres arbres.

Ces exemples illustrent à mon avis parfaitement ce qu'on appelle en culture fruitière et en arboriculture d'ornement «l'influence du sujet porte-greffe». La greffe réagit differemment selon le sujet porte-greffe sur lequel la greffe a été placée.

Je suis donc aussi convaincu du fait que si on sème la graine d'un gui à feuilles courtes sur un arbre où le gui forme des feuilles longues, ces plants formeront indubitablement des feuilles longues.

On prétend également que le gui qui pousse sur le sapin ne germe pas sur le pin et vice versa. Tout à fait incorrect, évidemment. Cette affirmation repose probablement sur un essai de germinsation qui a échoué.

Si cette expérience avait été exécutée de manière scientifique par un essai parallèle de semis de pin sur pin et de sapin sur sapin, on aurait pu constater un même échec. Puisque jusqu 'a présent personne ne connaissait la problématique de la germination, personne n'a pu effectuer des semis sous contrôle.

Certains prétendent aussi qu'il faut semer le gui du peuplier sur peuplier et le gui du pommier sur pommier. Encore une fantaisie. Croyez-vous que l'oiseau en est conscient et qu'il respecte cette idée saugrenue ? L'oiseau vagabonde, mange des baies et fiente quand le besoin se fait sentir sans se soucier de l'endroit ni de quel arbre il vient et sur quel arbre il va se poser.

Certains ont aussi prétendu que le gui apporterait des avantages à son hôte parce qu'il reste vert en hiver et que par conséquent, sa photosynthèse ne s'interrompant pas, la présence du gui serait favorable à l'arbre, une espèce de symbiose ?
Cela me paraît peu probable parce que, primo, je ne vois pas comment la sève élaborée du gui (d'une composition toute différente) pourrait s'introduire dans l'écorce de l'arbre, et secundo, si cette thèse devait s'avérer correcte, les arbres surchargés de gui devraient s 'en porter beaucoup mieux, mais c'est le contraire qui se produit. De même, il ne peut être question d'empoisonnement de l'arbre à un certain moment comme d'autres le prétendent aussi.

Pourquoi est ce qu'un arbre ne souffre apparemment pas de quelques guis mais meurt-il à la longue quand il en est surchargé ?
J'ose prétendre avoir trouvé des réponses logiques à cet sujet : le prélèvement de sève minérale ne représente qu'une saignée minimale pour l'hôte, mais les feuillus perdent leurs feuilles et les racines arrêtent également de fonctionner pendant le repos hivernal.

Le gui continue d'évaporer de façon constante et intense. L'arbre surchargé est littéralement vidé de sa sève et au printemps il n'est plus capable de s'en remettre ; le «point of no return» a été franchi et il dépérira.
Ce phénomène est identique au soi-disant «gel» des conifères rustiques et du laurier-cerise (Prunus laurocerasus). Il se produit exceptionnellement quand simultanément le sol est gelé prodondément (en février), qu'un vent d'est âpre et un soleil déjà intense provoquent une évaporation très intense que les racines ne peuvent compenser.

Ce n'est que des semaines plus tard qu'on constate un dessèchement progressif et souvent complet, tandis que le laurier-cerise arrive pratiquement toujours à s'en remettre. On dit alors qu'ils sont gelés mais en réalité ils se sont desséchés.
Un arbre surchargé de gui peut également se dessécher en été : les guis exigent chaque année de plus en plus de sève minérale, la vigueur végétative de l'arbre diminue progressivement parce qu'il produit de moins en moins de sève élaborée. Le dépérissement peut durer des années. Les racines recoivent de moins en moins de sève élaborée et s'affaiblissent. A la fin il peut mourir, peut-être aussi après des infections cryptogamiques sur son système radiculaire. En même temps que l'hôte on constate également le dépérissement progressif des guis qui manquent visiblement aussi de sève minérale.

Quand un gui se développe sur une branche plus mince, on constate que la branche en aval du gui finit par mourir et disparaît. On remarque alors que le gui se trouve à la tête de la branche amputée.

L'explication est aussi toute simple : Quand l'évaporation est intense durant l'été le gui revendique tant de sève minérale que la branche desséche, dépérit ensuite et sera arrachée durant un orage.

8. Semer soi-même du gui (principes de base).

Ayant bien assimilé tout ce qui précède, vous comprendrez maintenant facilement quels points sont importants afin de semer vous-même le gui avec toutes chances de réussite.

Conservez les baies dans un endroit clair et froid (elles ne craignent pas le gel) p. ex. dans une petite soucoupe, sur papier humide et couvert de plastique transparent ou d'une vitre. Le frigo et le congélateur sont à proscrire. Quand la baie est mûre vous pouvez semer après la pèriode de gel intense. Avant de semer faites éclater les baies au moins quelques jours à l'avance. De cette façon les graines deviennent visibles. Collez les sous une branche abritée du soleil. De préférence une jeune branche p.c.q. le liber y est mince. Sur une plus grosse branche on peut découper de petites bandes d'écorce et amincir un peu le liber pour aider le germe a atteindre l'aubier plus facilement. J'ai essayé aussi de faire une entaille dans l'écorce et d'y introduire une graine, mais cette technique échoue pratiquement toujours, parce que le petit bout d'écorce qui protège si bien la graine, se desséche par après et se recroqueville, de cette façon la graine se détachera et sera perdue.

Autre danger qui se présente : la graine doit rester humide, sans rester trop longtemps mouillée, sinon elle pourrait pourrir. Par conséquent une protection supplémentaire donnera lieu à une rétention d'eau trop importante par temps pluvieux.

Les épiphytes sont des plantes aériennes donc ce ne sont pas des plantes aquatiques, mais pas non plus des plantes désertiques ni des xéophytes.
Pour cela il faut faire la distinction entre les notions «mouillé», «humide» et «sec».Lorsqu'il pleut, l'écorce devient mouillée. Tout ce qui peut absorber de l'eau s'en sature et en même temps l'air en disparaît.

Après l'averse toute l'eau superflue s'écoule mais tout ce qui se trouve sur l'écorce restera encore humide pendant longtemps. Humide signifie que l'air s'introduit partout entre les molécules d'eau et continuera à s'introduire jusqu'à ce que toute l'eau soit évaporée. Dès ce moment l'écorce sera sèche.
Les graines du gui ne supportent la sécheresse que temporairement, mais le fait de rester vraiment mouillées s'avère aussi défavorable. Lorsqu'une de ces deux situations dure trop longtemps, la graine dépérira : ou bien c'est le desséchement, ou bien la putréfaction.

Une rétention trop importante d'eau dans le substrat présente également un problème bien connu des orchidophyles, tant amateurs que professionnels. Les orchidées épiphytes forment des racines aériennes qui, elles non plus, ne supportent pas un état d'humidité excessif. Elles supportent bien mieux la sécheresse, parce que leur résistance à cet égard est plus grande que chez la petite graine du gui. Dans la nature leurs racines poussent «sur» l'écorce et éventuellement aussi dans l'humus et les coussins de mousse qui se rencontrent parfois sur l'écorce des arbres. En culture on les cultive le plus souvent «dans» un pot. Le mélange pour orchidées doit donc être très aéré, léger et le rester. Il ne peut jamais retenir trop d'eau après l'arrosage,mais doit rester très longtemps humide et bien aéré.

On pourra semer le gui avec succes partout dans notre pays si les graines sont placées a un endroit favorable et si elles ne restent jamais mouillées pendant la germination et n'y desséchent pas non plus, évidemment.

La manière la plus simple constiste à les asperger prudemment le soir de chaque journée sans pluie. Puisqu'elles font de la photosynthèse il est indiqué d'ajouter à l'eau 1 cc par litre d'engrais foliaire. La graine dispose bien de quelques réserves, mais grâce à l'action chlorophylienne elle obient de l'énergie supplémentaire nécessaire durant la longue période de germination.

Ne craignez pas que plus tard les environs soient envahis de gui. Après tous les efforts fournis on se rendra compte que les graines de ces plantes, dispersées de façon naturelle par les grives, n'auront aucune chance de réussir leur germination par voie naturelle dans une région où le microclimat s'avère défavorable à cette germination, c.-a.-d. une région où le gui ne se manifeste pas actuellement (même si on se trouve à un kilomètre d'une population naturelle de gui).

9. Obtenir un semis avec toute chance de réussite.

Jusqu'à présent tous les artifices que j'ai pu imaginer afin d'aider les graines lors de la germination, ont eu des résultats moins satisfaisants que lorsque les graines nues sont fixées simplement sur la branche à l'aide de leur propre colle naturelle. Mais, en partant de la constatation que la graine du gui germe très lentement et que ce processus est sensiblement freiné par les basses temperatures au printemps, nous pouvons intervenir. En horticulture on sème des plantes en janvier pour les obtenir en fleurs en mai. En fournissant au graines de gui également chaleur, humidité et lumière on obtient aussi la germination de la graine du gui. Ceci nous permettra de coller en mars/avril une graine dont le germe est sur le point de toucher l'écorce.

C'est le seul système qui est vraiment intéressant.

Voici le procédé à suivre :
On récolte les baies de décembre à janvier et on les conserve au froid comme décrit plus haut. Puisque les conditions sont différentes chez chacun faites des essais de mise en végetation tous les 10 à 15 jours pour voir quel système donnera les meilleurs résultats.

Mise en végétation :

Crever les baies et attendre que la pulpe soit devenue liquide et en empêchant le dessèchement. Enlevez-en prudemment les graines et collez les une à une à environ 1 centimètre de distance au fond d'une soucoupe foncée et de couleur mate.
Laissez sécher la substance gluante et humidifiez ensuite légèrement à l'aide d'un pulvérisateur.

En humidifiant trop les graines glisseront les unes contre les autres. Humidifiez également le côté inférieur de la vitre avant de couvrir la soucoupe et placez le tout à un endroit clair et chaud (16 - 18°C). (Attention au soleil ! )
Répétez cela chaque jour : d'abord laisser sécher les graines, ensuite les humidifier à nouveau.

Au moment d'enlever les graines des baies, essayez de récupérer le plus possible de pulpe liquide et gluante dans un petit pot que vous conserverez ensuite au frigo.
Dans une première phase les germes se développent tout droit en sortant des graines mais après 1 à 2 mm, ils se tourneront vers le côté foncé, dans ce cas-ci le fond de la soucoupe. Dès que le germe s'apprête à toucher le fond, placez la soucoupe à l'extérieur, sur une tablette de fenètre, et fixez les graines le plus vite possible sous une branche sèche à l'aide du liquide gluant conservé dans le petit pot. On peut aussi prélever de la glu de l'éxcédent de baies qu'on a conservé à froid. On peut aussi prélever les graines germées qui sont en avance sur les autres.
Si l'écorce s'avère trop lisse (chêne et autres) il est à conseiller de la traiter légèrement à l'aide de papier de verre fin. Ainsi la structure fibreuse de l 'écorce se détache légèrement et les graines peuvent se fixer mieux sur la branche.
Un gel nocturne tardif ne causera pas de dégâts.

Ces graines prégermées disposent de l'avance nécessaire leur permettant de former déjà leurs premières feuilles dans le courant de l'automne suivant.
Condition principale, et vitale : éviter à tout prix le desséchement durant l'été.
Dans les régions plus nordiques, le gui ne se manifeste plus. A mon avis cela peut s'expliquer d'une part par le fait que les périodes de chaleur de l'été s'y avèrent trop courtes. Ainsi le suçoir ne dispose pas d'assez de temps pour atteindre l'aubier. Le germe se dessèchera en hiver.

D'autre part il n'est absolument pas à exclure qu'il y ait au nord de la Belgique également des régions disposant d'un microclimat favorable à la germination mais la distance étant trop grande les grives en migration n'ont plus de graines quand elles y arrivent.

En appliquant cette technique de prégermination on pourra certainenment réussir à faire pousser le gui plus au nord et constater peut-être par après des endroits où le gui s'y propagera de façon naturelle là où le microclimat sera favorable à la germination et où la grive pourra s'approvisionner. L'expérience en vaut en tout cas la peine. Je suis convaincu qu'une fois le stade critique de la survie comme épiphyte passé et le germe devenu un semi-parasite indépendant, il se développera normalement dans n'importe quelle région pour autant que l'arbre puisse y pousser. Je pense entr'autres aux régions plus au nord de la Belgique.
Il reste aussi une autre possibilité : faire germer le gui sur des arbres et arbustes en pépinière et les planter ensuite plus au nord, et en mettre aussi en vente pour tout amateur.

10. La mystique du gui.

Il n'est pas étonnant que depuis l'antiquité l'homme a été intrigué par ce phénomène curieux et hors du commun : une plante toujours verte qui s'incruste sur des arbres.
Ce phénomène était inexplicable et évidemment il lui attribuait des propriétés diverses.

Chez nos ancêtres le chêne étant un arbre sacré il est clair que le gui qui poussait exceptionellement sur cet arbre devait lui aussi avoir des pouvoirs spéciaux.
Une splendide histoire qui illustre cette mystique est devenue la fin de mon exposé.
Dans «Merveilles de la Nature», une encyclopedie de A.E. Brehm, la partie «Les Plantes» en trois volumes de Paul Constantin date de 1896 -1898.
Constantin y a publié un texte de l'écrivain renommé François René Vicomte de Chateaubriand (1768-1848). de Chateaubriand y décrit de façon magistrale comment il s'imaginait le culte du gui au temps des druides.

D’après Charles DECLERCK

vendredi, décembre 08, 2006

LUTTE CHIMIQUE CONTRE LE BROME EN CULTURE DE BLES

Introduction

La lutte chimique contre le brome (Bromus rigidus Roth.), dans une culture de blé, doit viser la perturbation de la croissance et du développement du brome, et par conséquent, empêcher toute réinfestation des cultures succédantes. Cependant, les herbicides anti-graminées de post-emergence, largement utilisés dans les céréales, ne contrôlent pas le brome. L'absence d'herbicides efficaces contre cette adventice la rend de plus en plus envahissante. Ainsi, la recherche d'autres herbicides efficaces sur le brome et sélectifs à l'égard des céréales a fait l'objet de plusieurs études au Maroc dont les principaux résultats seront présentés ici. Les caractéristiques des herbicides utilisés dans ces études sont données dans le tableau.

Désherbage de pré-semis

Bien que le triallate soit recommandé pour la lutte contre la folle avoine, il arrive également à contrôler d'autres graminées tels que le ray-grass et le brome (Jawad, 1996). Cet herbicide, de la famille des carbamates, est absorbé essentiellement par les coléoptiles et agit principalement sur la division et l'élongation cellulaires. Son utilisation sous forme de granulé a engendré une bonne efficacité sur le brome durant tout le cycle du blé tendre var. Kanz. L'obtention de cette efficacité nécessite le choix de la variété, une bonne préparation du lit de semences, une humidité du sol et une température convenables ainsi qu'une bonne incorporation pour éviter des pertes par volatilisation.
Homologué dans quelques Etats aux USA pour le contrôle du brome dans les blés, le diclofop-méthyl incorporé au sol, assure une efficacité moyenne sur le brome durant 1 à 3 mois après traitement. Cet Aryloxyphénoxypropionate est absorbé essentiellement par voie foliaire et agit sur la synthèse des lipides. Son efficacité et sa rémanence dépendent étroitement de l'humidité du sol. Toute augmentation de cette humidité fait croître la translocation du produit, mais accentue également son lessivage (Bouhache et al., 1997).

Désherbage de pré-émergence

La terbutryne est considérée parmi les triazines les plus sélectives du blé. Elle est absorbée principalement par les racines des mauvaises herbes au cours de leur germination et agit en bloquant la photosynthèse. Son application en pré-emergence du blé assure une efficacité jugée de très bonne à moyenne durant 2 à 3 mois après traitement. Le type de sol joue un rôle très important dans la variation de son efficacité vis-à-vis du brome. En effet, la terbutryne est fortement adsorbée aux colloïdes du sol et à la matière organique, et par conséquent, les pertes par lessivage sont limitées dans les sols à texture argileuse et riches en matière organique (Bouhache et al., 1997).

Désherbage de post-émergence

La métribuzine est une autre triazine qui n'est pas homologuée sur céréales, mais elle présente des possibilités prometteuses pour le contrôle du brome. D'ailleurs, c'est la seule matière active utilisable en post-emergence pour cette fin. Elle est absorbée par les racines et les feuilles et agit en bloquant la photosynthèse. Les études conduites au Maroc ont permis de montrer qu'un contrôle quasi total du brome rigide pourrait être obtenu avec cet herbicide. Une dose de 350 à 700 g m.a/ha est recommandée au stade début tallage à début montaison (HAMAL et al., 1994; TANJI, 1994a; HAMAL et al., 1995; HAMAL, 1996; SAFFOUR et BOUHACHE, 1996; BOUHACHE et al., 1997). Toutefois, si la métribuzine est appliquée à une forte dose ou/et à un stade précoce, des symptômes de phytotoxicité sur blé pourrait être observées. Ces effets sont réduits et l'efficacité est meilleure lorsque la métribuzine est appliquée à une dose fractionnée, 350 g au stade début tallage et 350 g au stade fin tallage/ début montaison.

Pour obtenir une sélectivité maximale de la métribuzine à l'égard du blé, il est important de semer des variétés tolérantes telles que Kanz et Tegey pour le blé tendre, et Karim, Sebou, Tensift et Tassaout pour le blé dur (TANJI, 1994b) et d'éviter des traitements très précoces, juste avant de fortes précipitations ou irrigation, et sur sols à pH élevé.

Conclusion

Il ressort de ces études que la terbutryne et la métribuzine seraient deux matières actives intéressantes pour éliminer ou réduire l'infestation par le brome des cultures céréalières. Il faut aussi noter que ces molécules contrôlent plusieurs autres espèces appartenant à la classe des dicotylédones.
Cependant, si la lutte chimique constitue dans la plupart des cas la principale méthode de lutte contre les mauvaises herbes, elle ne permet pas à elle seule de résoudre le problème d'envahissement des blés par le brome. Bien que des possibilités de contrôle du brome par les herbicides soient offertes par l'utilisation des herbicides cités, il est indispensable de renforcer ces effets par le recours à la lutte non chimique.

Tableau: Herbicides recommandés pour le contrôle du brome dans une culture de blé

Tableau: Herbicides recommandés pour le contrôle du brome dans une culture de blé


Matière active (PC) Dose(g m.a./ha) Période d'application Observations
Diclofop-méthyl (Illoxan) 900-1080 Pré-semis Incorporation,
lessivage par excès d'eau

Triallate (Avadex BW) 1500-2000 Pré-semis-Pré-emergence Incorporation en pré-
semis
Eviter variétés sensibles
Terbutryne (Igrane) 2000 ré-emergence Tenir compte du type de sol
Métribuzine (Sencor) 350-700 P Post-emergence Eviter variétés sensibles,
traitement précoce ou
avant forte pluie
PC= produit commercial, m.a: matière active



Références bibliographiques

BOUHACHE M., RZOZI S.B., TALEB A., HaSSNAOUI A. et RSAISSI N. (1997). Possibilités de contrôle chimique du brome rigide (Bromus rigidus Roth.) dans une culture de blé. Actes Inst. Agron. Vét. (sous presse).
HAMAL A. (1996). Lutte chimique contre le brome (Bromus rigidus Roth.) dans le blé tendre dans le Saïs (1995-96). Rapport d'activité, INRA Meknès.
HAMAL A., RZOZI S.B. et BOUHACHE M. (1994). Lutte chimique contre le brome (Bromus rigidus Roth.) dans le blé tendre au Saïs (Maroc). Rapport d'activité, INRA Meknès.
HAMAL A., RZOZI S.B., BOUHACHE M et Zaimi M. (1994). Lutte chimique contre le brome (Bromus rigidus Roth.) dans le blé tendre au Saïs (Maroc). Rapport d'activité, INRA, Meknès.
JAWAD A. (1996). Possibilités de contrôle du brome rigide (Bromus rigidus Roth.) et du ray-grass (Lolium rigidum Gaud.) par le triallate dans une culture de blé. Mémoire de 3ème cycle Agronomie, Option protection des végétaux, IAV Hassan II, Rabat.
SAFFOUR K. et BOUHACHE M. (1996). Possibilités d'utilisation de la métribuzine contre le brome dans le blé tendre. Al-Awamia (sous presse).
TANJI A. (1994a). Evaluation des herbicides contre le brome raide en aridoculture. Rapport d'activité, INRA Settat.
TANJI A. (1994b). Réponse des variétés de céréales au métribuzine. Rapport d'activité, INRA Settat.
mercredi 6 décembre 2006
MALADIES ET RAVAGEURS DES AGRUMES

1 MALADIES

1.1. Gommose parasitaire
(Phytophthora citrophthora & Phytophthora parasitica)

Les symptômes de cette maladie sont visibles principalement sur le tronc ou au collet chez les arbres francs. L’écorce prend une coloration foncée, se dessèche progressivement puis se détache et tombe en écaille, laissant le boit à découvert.

La gomme apparaît sur la partie atteinte. La circulation de la sève est quelquefois arrêtée, ce qui entraîne le dépérissement de l’arbre.

Exudation de gomme au niveau du tronc

Le parasite responsable de cette affection vit dans le sol. Le mycélium évolue sur la terre ou à la surface des feuilles tombées sur lesquelles il produit des conidiophores et des conidies. Celles-ci se forment principalement en milieu très humide ou même en contact de l’eau où elles libèrent des zoospores.

Lutte

Procéder au curetage des plaies jusqu’à atteindre le bois non imprégné de gomme. Ensuite, badigeonner la plaie avec un fongicide spécifique.

En lutte préventive, il est conseillé d’utiliser des porte-greffes résistants (bigaradier, poncirus) et d’irriguer en double cuvette ou en irrigation localisée. Eviter de planter des vergers d’agrumes en sol lourd, mal drainé.


1.2. Psoroses

Parmi les maladies virales qui s’attaquent aux agrumes en Algérie, les psoroses sont les plus courantes.

Les types de psoroses connues en Algérie sont la psorose écailleuse, la psorose alvéolaire et la psorose infectieuse.

Les symptômes de ces psoroses se manifestent :

- sur feuilles : par des mosaïques, des chloroses et des gaufrages
- sur tronc et branches : par des écaillements de l’écorce, écoulement de gomme et
formation de tumeurs.
- sur fruits : par leur déformation et l’apparition de nécroses annelées sur les peaux qui
deviennent grumuleuses.

Parmi les maladies à viroïdes sur agrumes, il est connu la cachéxie-xyloporose, viroïde qui cause le dépérissement du bois à la suite de nombreuses altérations telles que la décoloration, la perforation et la criblure du bois ; le noircissement, l’écaillement de l’écorce et l’écoulement de gomme.

Lutte

Ces maladies se transmettent uniquement par contact direct entre les tissus malades et tissus sains ; le greffage constitue donc le seul moyen de contamination. Par conséquent, pour lutter contre ces différentes maladies, il faut utiliser des greffons sains.

1.3. Tristeza

Le verger d’agrumes algérien est menacé par une grave virose, en l’occurrence la Tristeza, d’autant plus que le porte-greffe généralement utilisé est le bigaradier, très sensible à cette maladie. Le vecteur de cette virose sont les pucerons dont les espèces les plus efficaces sont Toxoptera citricidus et Toxoptera aurantii.

Les symptômes connus de cette virose se manifestent sur tronc par des cannelures et des striures et sur feuillage par un jaunissement et la chute des feuilles. Au stade final, l’arbre dépérit et meurt.

Lutte

Pour les nouvelles plantations, il faut planter des plants sains comportant un greffon prélevé sur arbre étalon reconnu indemne de cette virose, et greffé sur porte-greffe résistant.
En cas d’apparition de cette maladie, les mesures de quarantaine doivent s’appliquer immédiatement.

2. RAVAGEURS

2.1. Cochenilles

Ce sont des suceurs de sève redoutables pour les arbres fruitiers. Les cochenilles sont pourvues de glandes sécrétant la cire qui les protège contre les conditions climatiques défavorables et également contre les insecticides. Les sécrétions cireuses forment un bouclier protecteur chez le pou noir et la cochenille virgule. Les œufs sont pondus sous le bouclier ou sous le corps de la mère ou encore groupés dans un ovisac. Les adultes sont peu mobiles ou fixes. Les larves sont mobiles au premier stade, se fixent pour se nourrir et sécréter le bouclier pour se protéger. Le nombre de générations des cochenilles dépend des espèces. Leurs dégâts apparaissent sous forme de jaunissement des feuilles accompagné bien souvent de fumagine. La respiration et la photosynthèse de l’arbre sont fortement perturbées par les encroûtements d’individus et par la pellicule de fumagine. Les fortes attaques entraînent l’affaiblissement de l’arbre, une perte de rendement et des fruits à faible valeur commerciale.

Lutte

Les mesures prophylactiques contribuent beaucoup à la bonne santé des agrumes. Eviter l’excès d’humidité. Tailler judicieusement pour aérer la frondaison et détruire par le feu le bois de taille fortement attaqué.

La lutte chimique n’est indispensable qu’en cas de forte attaque. Il faut appliquer un traitement insecticide dès l’observation des premières larves mobiles.

2.2. Pucerons

Ils s’attaquent surtout aux jeunes pousses qui s’enroulent, se recroquevillent et ont une croissance ralentie. Quatre espèces de pucerons sont redoutées : Toxoptera aurantii, Aphis craccivora, A.gossypi et Aphis citricola.

Lutte

Intervenir au printemps dès l’apparition des premières colonies de pucerons à l’aide d’un insecticide.


2.3. Cératite
(Ceratitis capitata)

C’est la mouche méditerranéenne des fruits. Elle s’attaque aux agrumes et aux fruits de rosacées. L’adulte est une mouche colorée dont la femelle pond des œufs groupés par petits paquets, à l’intérieur des fruits, à une profondeur de 2 à 5 mm environ.
La larve est un asticot qui se développe au dépens de la pulpe des fruits. Les larves, à l’approche de la nymphose, se transforment en pupes et hivernent dans le sol à quelques centimètres de profondeur.

Le développement de la mouche dépend fortement des conditions de température. L’optimum se situe à 32°C et favorise l’achèvement d’une génération en deux semaines.
Les dégâts sont importants surtout en été et en automne. Sur le fruit attaqué, on observe une petite tâche entourant le point de piqûre qui s’agrandit par la suite. Une dépression se creuse en dessous du fait de la pourriture des tissus du fruit qui tombe prématurément.
Femelle adulte

Lutte

Utiliser des pièges (gobe-mouche) appâtés avec des attractifs alimentaires pour déterminer les périodes de vol de l’insecte et raisonner ainsi les applications insecticides.
Le traitement se fait à l’aide d’un insecticide mélangé à un attractif appliqué à raison d’un arbre sur deux ou d’une face sur deux de tous les arbres. L’application peut se faire par voie aérienne.

2.4. Autres ravageurs

D’autres insectes peuvent causer des dégâts sur agrumes. L’aleurode floconneux, l’aleurode commun ainsi que la mineuse ont causé des dégâts dans le passé. Le traitement chimique contre ces ravageurs n’est pas opérant. La lutte biologique avec les auxiliaires est la plus indiquée.

3. NEMATODES
(Tylenchulus semipenetrans)

C’est un nématode semi-endoparasite sédentaire inféodé aux citrus. Sa reproduction est sexuée ou parthénogénétique. La femelle pond une centaine d’œufs dans une masse gélatineuse. La durée du cycle est de 6 à 15 semaines.

Les arbres atteints manquent de vigueur, perdent leurs feuilles et montrent un dessèchement des extrémités des rameaux.

Sur la partie souterraine, les radicelles sont courtes, épaisses et nécrosées. Tous ces symptômes apparaissent progressivement et se traduisent par une forte perte de productivité.

Lutte

Voir nématodes des arbres fruitiers.

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LE CHIENDENT ET LES METHODES DE LUTTE POUR Y FAIRE FACE



Table des matières

1. Introduction
2. Historique
3. Habitat
4. Description botanique
5. Importance économique
6. Utilité
7. Lutte

Introduction

Le chiendent, qui porte aussi des noms pittoresques moins connus comme herbe de charlatan, mèche de chandelle et même remords de conscience, est une mauvaise herbe très envahissante et très répandue au Canada. C'est une des mauvaises herbes les plus difficiles à maîtriser à cause des caractéristiques qui lui permettent de survivre et de se multiplier : installation rapide, formation d'un vaste réseau de rhizomes capables d'émettre de nouvelles pousses, et facilité de création de nouveaux biotypes de plantes par reproduction sexuée.

Historique

Le chiendent est originaire d'Europe et d'Asie occidentale. On croit qu'il a quitté son centre d'origine lorsqu'il est devenu une mauvaise herbe dans les cultures de céréales et qu'il a ainsi suivi l'homme dans ses pérégrinations autour du monde. A l'heure actuelle, on le considère comme l'une des trois mauvaises herbes les plus incommodantes, du fait qu'il envahit 37 cultures différentes dans 65 pays.

Les premiers écrits sur le chiendent au Canada remontent à 1861 mais la plante existe probablement au pays depuis que les Européens y ont implanté la culture des céréales. Dès 1923, le chiendent était considéré comme l'une des trois pires mauvaises herbes de l'Est canadien. Aujourd'hui, on le retrouve dans toutes les provinces y compris les Territoires du Nord-Ouest. Selon un recensement récent, il serait présent dans 17,8 millions d'hectares (44 millions d'acres) soit 66 % des terres agricoles du pays.
Habitat

Le chiendent est une graminée adaptée aux climats tempérés et frais. Au printemps et en automne, il pousse vigoureusement, ses rhizomes pouvant s'allonger de 2,5 cm par jour. Il affectionne les sols de texture fine, à pH neutre ou légèrement alcalin (6,5 B 8,0) et modérément humides, mais on le retrouve aussi dans les sols sablonneux acides. Il tolère assez bien la sécheresse et peut supporter de fortes teneurs en sel.

C'est une plante de terrain découvert, aussi ne le trouve-t-on pas dans les endroits continuellement ombragés. Le chiendent peut constituer plus de 90 % de la biomasse dans les champs abandonnés. Toutefois à mesure que les buissons et les broussailles envahissent le terrain, il perd petit à petit sa dominance et fini par être éliminé.
Description botanique

Le chiendent est une gramine pérenne de longue durée capable de se reproduire végétativement (par rhizomes) ainsi que sexuellement (par ses graines). Considéré comme autostérile, il compte essentiellement sur le vent pour assurer sa fécondation. La floraison a lieu de la fin juin à juillet, et les graines arrivent à maturité entre le début d'août et le mois de septembre. Chaque tige porte habituellement de 25 à 40 graines, groupées dans des épis verts ou bleu-vert de 5 à 30 cm de long. Les graines tombent au sol en fin d'automne et hivernent dans les débris végétaux ou à la surface du sol. Elles peuvent conserver leur viabilité d'un à six ans, même après passage dans le système digestif de la plupart des animaux de ferme, à l'exception du porc.

Les rhizomes sont des tiges souterraines élancées (1,5 à 5 mm), lisses, de couleur blanche à jaune paille (figure 1). Des noeuds d'où partent les rhizomes secondaires ou les nouvelles pousses sont présents sur toute la longueur du rhizome. Habituellement, la croissance des nouvelles pousses aériennes est stimulée par la perte du bourgeon terminal du rhizome, cette perte étant causée notamment par les instruments aratoires. Le bourgeon terminal produit diverses hormones qui empêchent les autres bourgeons de donner naissance à de nouvelles pousses, mais une fois qu'il est enlevé, de nouvelles pousses peuvent se former. Selon certaines études, un plant de chiendent pourrait produire jusqu' à 154 m de rhizomes et 206 nouvelles pousses.

Le plus souvent, les feuilles ont une pointe effilée et leur limbe fait de 9 à 10 mm de largeur et entre 6 et 20 cm de longueur. Bien plates, elles sont de couleur jaune clair à vert et portent une très fine pubescence à la face supérieure, mais le revers est absolument lisse. La gaine foliaire est arrondie et fendue, à bords chevauchants. La ligule est courte (0,5 à 1 mm), obtuse et membraneuse. Les oreillettes, projections fines formées à la jonction entre la feuille et le noeud, embrassent la tige. Le chaume, creux et de section arrondie, est élancé et compte de 3 à 5 noeuds. La longueur de la tige varie de 30 à 120 cm.

Importance économique

Grâce à son comportement des plus compétitifs, le chiendent peut abaisser le rendement des cultures de 25 à 85 % pour le maïs, de 19 à 55 % pour le soya et jusqu'à 57 % pour le blé (figure 2). Ces chutes de rendement peuvent être le résultat de l'appétit vorace du chiendent pour les éléments nutritifs nécessaires aux cultures. On estime que la mauvaise herbe peut absorber 55, 45 et 68 %, respectivement, de l'azote, du phosphore et du potassium assimilables par les plantes.

En plus des chutes de rendement, la présence de graines ou de rhizomes de chiendent peut abaisser la qualité de la récolte. Chez les multiplicateurs de semences fourragères, la contamination de la récolte par des graines de chiendent risque de réduire considérablement la valeur marchande des produits. En outre, les rhizomes sont assez souples pour passer au travers d'obstacles souterrains comme le tubercule d'une pomme de terre et peuvent donc abaisser d'autant les qualités marchandes de ces produits. Enfin, dans un champ de maïs, la présence massive de chiendent peut retarder l'apparition des soies, la sortie de la panicule et même le séchage du grain à la récolte.

Le chiendent est l'hôte de différents ennemis des cultures. Il est sensible aux attaques de plusieurs maladies des céréales telles que la rouille de la feuille, les charbons, l'ergot, le piétin-échaudage et la tache ocellée. Quelques insectes ravageurs comme la légionnaire et le criocère des céréales utilisent le chiendent comme plante-hôte intermédiaire.

Utilité

Malgré les vastes pertes de récolte qu'il occasionne, le chiendent présente tout de même quelques points positifs. On peut l'employer en pâture ou en foin. A un stade de croissance comparable, le chiendent a une teneur totale en protéine brute (calculée sur la matière sèche) égale à celle de la fléole. Son dense réseau de rhizomes et de racines aide à retenir le sol sur les rives et sur les pentes, et contribue ainsi à diminuer les pertes dues à l'érosion.
La recherche montre que le chiendent est une des plantes les plus efficaces pour récupérer les éléments nutritifs, comme l'azote, depuis les effluents d'eau d'égout épandus par pulvérisation sur la végétation.

Certaines substances chimiques naturelles extraites du chiendent ont révélé des propriétés insecticides contre les larves de moustiques et les mollusques, en particulier les limaces. Ajoutons à cela que les rhizomes séchés et moulus peuvent servir à la préparation d'infusions ou être utilisés en farine.

Lutte

Pour combattre le chiendent, il faut d'abord bien connaître la biologie de la plante et la facilité des rhizomes à se régénérer. L'aptitude des rhizomes à produire des nouvelles pousses augmente avec les réserves en glucides et en azote de la plante. Ces réserves sont généralement à leur plus fort en automne et à leur plus bas à l'époque de la floraison. Les fluctuations affectant ces réserves tout au long de la saison de végétation auront une influence sur la réussite de la lutte menée contre le chiendent. L'activité des bourgeons des rhizomes diminue généralement de la mi-avril au mois de juin. Les bourgeons demeurent à l'état dormant jusqu'au début de juillet et ensuite la croissance recommence. Cette période de repos coïncide en outre avec le stade de production abondante de pousses vertes et de rhizomes.

Un travail d'automne à la charrue à socs ou au chisel est plus efficace pour réduire le nombre total de rhizomes dans le sol qu'un travail de printemps. Les façons culturales influent aussi sur la répartition de rhizomes dans la masse de sol. En régime de semis direct (culture sans labours), les rhizomes sont concentrés près de la surface du sol, alors qu'avec un labour à la charrue ils sont répartis plus également dans la couche de labour. Plus creux les rhizomes sont enfouis dans le sol, moins égale sera la levée des nouvelles pousses, ce qui influera sur le degré de maîtrise obtenu avec les herbicides sélectifs.

D’après M.E. Reidy - l'université de Guelph; C.J. Swanton

Publié par albouc213 à 14:58 0 commentaires



Les acides dans les bouillies herbicides Avez vous déjà entendu dire que l’addition d’acides dans la bouillie améliore la performance des herbicides ? Dans la région de Saint-Hyacinthe,de nombreux producteurs utilisent régulièrement cette pratique avec un ou plusieurs herbicides pour réduire ses doses. Au Québec, il n'y a pas de tests scientifiques permettant de valider ces pratiques mais certaines informations méritent d’être connues.

Deux bonnes raisons pour acidifier

La chimie c’est bien compliqué ! Les herbicides appartiennent à différentes familles de produits chimiques et ne réagissent pas tous de la même façon. Certains herbicides sont plus sensibles à la qualité de l’eau*4*6. Votre eau peut être plus ou moins compatible avec certains herbicides*5*7. Les fabricants, de leur côté, nous disent que leur formulation permet à leur produit d'être performant peu importe la qualité de l'eau utiilisée.
1 ère bonne raison : votre eau est alcaline (pH > 7) *5

Certains herbicides se dégradent rapidement dans une eau alcaline. L’atrazine, par exemple, s’hydrolyse à 50% en une heure seulement à pH = 9 et en 10 heure à pH = 5.Ce produit se conserve donc mieux en milieu acide*5. Ceci n’est pas vrai pour tous les herbicides. Il est difficile de savoir à quel pH se conserve le mieux chaque herbicide car les étiquettes sont habituellement muettes à ce sujet. Les mauvaises herbes à feuilles larges ont des propriétés alcalines. La surface des feuilles de l’abutilon a un pH = 9,7. Il est possible que ce phénomène influence la performance de certains herbicides.

pH recommandé pour quelques herbicides:

Herbicide pH
Atrazine 7
Banvel 5 à 6
Basagran 5
Buctril 5
Fusilade 7
RoundUp 5,5

L’eau de l’aqueduc de Saint-Hyacinthe, par exemple, a un pH 7,3 et une dureté de 96 ppm. Pour l’acidifier jusqu’à pH = 5 il faut ajouter 0,022 litre d’acide citrique liquide à 50% par 100 litres d’eau. Ceci représente un coût de 0,08 $ par 100 litres ou par hectare (si vous traitez à 100 l/ha). Pour un réservoir de 400 gallons US, il faudra les 2/3 d’un litre de ce même acide et il en coûtera 2,33 $. Attention, si votre eau a, elle aussi, un pH de 7,3, vous ne pouvez pas vous fier aux calculs faits pour l’eau de Saint-Hyacinthe car la dureté de votre eau n’est peut-être pas la même.

Si vous désirez abaisser un pH, en ajoutant un acide, utilisez un pH-mètre (environ 70 $). La quantité d’acide calculée au début de la saison devrait être valable pour toute la saison dans le cas d’une eau d’aqueduc. Au contraire, l’eau provenant d’un puits peut varier beaucoup au cours de la saison et le pH-mètre doit être utilisé à chaque fois. Ajustez le pH avant d’ajouter l’herbicide.

2ème bonne raison : votre eau est saline dure ou ferreuse

D’autres herbicides sont partiellement neutralisés par les minéraux contenus dans l’eau de pulvérisation. Les principaux minéraux en cause sont le fer, le calcium, le zinc, le magnésium, le sodium et le potassium.

Idéalement, si vous arrosiez avec de l’eau distillée ou de l’eau de pluie*7, vous n’auriez pas à tenir compte de ce phénomène. Des scientifiques ont calculé que 90 litres d’eau d’une dureté de 100 ppm de CaCO3, contiennent suffisamment de minéraux pour neutraliser l’effet de ¾ de litres de RoundUp *2.

L’eau de l’aqueduc de Saint-Hyacinthe est relativement douce (96 ppm CaCO3). Pour neutraliser tous les minéraux dans 100 litres de cette eau, il faudrait ajouter 0,031 litres d’acide citrique liquide à 50% au coût de 0,11 $.
Les herbicides rapportés comme étant susceptibles aux minéraux sont le RoundUp, le Gramoxone le Poast, le Banvel, le 2,4-D amine et le MCPA amine*7. L’acide ne changera probablement pas l’effet d’un traitement en prélevée des mauvaises herbes car le sol est bourré de minéraux qui neutraliseront les acides.
Faites analyser votre eau pour connaître son contenu en minéraux. Neutralisez ces minéraux selon l’analyse avec un acide ou un autre adjuvant En laboratoire, une titration à l'acide citrique serait un bon moyen de prévoir la quantité d'acide nécessaire.

Quatre bonnes raisons d’être prudent

1ère bonne raison : phytotoxicité possible

L’acide aide certains herbicides à traverser la " cire " qui protège la feuille. Cela est vrai pour les feuilles des mauvaises herbes mais aussi pour celles de la culture. Des car de phytotoxicité sur des céréales ont été rapportés suite à des traitements acidifiés à pleine dose.
2ème bonne raison : acidité excessive
L’acidification excessive pourrait dénaturer certains herbicides. C’est le cas de plusieurs fongicides qui sont alcalins.
3ème bonne raison : la loi c’est la loi
Toute utilisation d’un herbicide non prévue sur l’étiquette est illégale au Canada. Vous n’avez aucun recours en cas d’inefficacité ou de phytotoxicité.
4ème bonne raison: la garantie
Toute garantie devient nulle lorsque le produit n'est pas utilisé tel que précisé sur l'étiquette.
Quel acide choisir ?
Il existe plusieurs acides sur le marché. Chacun a ses avantages et ses inconvénients. Des recherches intéressantes*2 ont été faites sur l’influence de différents acides sur l’efficacité du glyphosate (RoundUp) en présence de minéraux en solution.
Acides peu efficaces
L’acide chlorhydrique et acide nitrique ne sont pas recommandés avec le RoundUp. Ils nuisent à son action. L’acide lactique et l’acide acétique (vinaigre) ne sont pas efficaces, ils n’ont pas réussi à améliorer la performance du RoundUp.

Acides efficaces

L’acide citrique, l’acide sulfurique et l’acide phosphorique ont montré une efficacité qui varie selon les minéraux contenus dans l’eau. L’acide citrique vient à bout du sodium du calcium et du fer. L’acide sulfurique, dit " acide à batterie ", neutralise bien le sodium et le calcium mais pas le fer. Le sulfate d’ammoniaque dans l’eau forme de l’acide sulfurique et se comporte comme lui. L’acide phosphorique réussi bien avec le sodium. Le mélange " nitrate d’ammoniaque et urée " une solution azotée à 28% forme de l’acide nitrique en solution et ne neutralise pas le calcium et le fer. Le glyphosate en présence de minéraux en solution a donné les meilleurs résultats avec l’acide citrique et l’acide sulfurique.
Efficacité contre les minéraux (acides ou précurseurs d’acides*3)

sodium
calcium
fer
acide citrique
acide sulfurique
sulfate d’ammoniaque
acide phosphorique
nitrate d’ammoniaque et urée

Risque de colmatage

Les acides sulfuriques et phosphoriques forment avec le calcium des cristaux insolubles qui sont généralement assez fins pour passer dans les filtres des buses. Occasionnellement, ces cristaux peuvent s’agglomérer et encrasser les filtres des buses. Il est donc recommandable d’inspecter les filtres régulièrement. Au contact du calcium, l’acide citrique forme un chélat qui neutralise le calcium tout en le gardant soluble. Il n’y a donc pas de risque de colmater les filtres avec l’acide citrique.
Risque de colmatage des buses
acide citrique

nitrate d’ammoniaque et urée
acide phosphorique
acide sulfurique
sulfate d’ammoniaque
Sécurité pour l’utilisateur

L’acide citrique, le sulfate d’ammoniaque et la solution de nitrate d’ammoniaque et urée sont sécuritaires. On peut s’en verser sur les mains sans danger. Ce n’est pas le cas des acides sulfuriques et phosphoriques !
Sécurité
acide citrique
sulfate d’ammoniaque
nitrate d’ammoniaque et urée
acide sulfurique
acide phosphorique


1er choix : l’acide citrique

Pour toutes les raisons mentionnées, l’acide citrique nous semble le meilleur choix. La formule liquide (Acide + de la compagnie NPK) coûte environ 66$ par 20 litres d’acide (0,5 kg d’acide par litre). La formule solide est pure à 95% et coûte environ 3,50$ par kilogramme. Même avec les eaux les plus dures, salines ou ferreuses le coût ne devrait pas dépasser 0,40 $ par hectare.
Acidification du sol ?

Comme il s’agit de quelques grammes d’acide à l’hectare, il suffirait aussi de quelques grammes de chaux à l’hectare pour neutraliser l’effet de l’acidification apportée au sol. De plus cet acide a été utilisé pour neutraliser les minéraux de l’eau, il a donc été lui-même neutralisé.
Autres possibilités

Outre l’utilisation d’acides, on peut réduire le volume d’eau de pulvérisation pour diminuer l’impact des minéraux. En passant de 100 l/ha à 50 l/ha, on diminue de moitié les minéraux interférant avec le RoundUp par exemple. La condition, c’est d’être capable d’appliquer un aussi bas volume uniformément.

Autres adjuvants

Il existe plusieurs adjuvants homologués sur le marché, comme le BB5 et le Li700, par exemple. Ils ont des modes d’action qui conviennent avec les herbicides mentionnés sur l’étiquette du produit et contiennent des agents acidifiants.

Vous désirez faire vos propres essais ?
Si c’est le cas, prévoyez un champ divisé en deux pour comparer votre traitement habituel à votre traitement à l’acide.

Discutez-en avec votre conseiller local du MAPAQ. Nos pouvons vous aider à faire la comparaison en mesurant les populations de mauvaises herbes, les rendements et d’autres paramètres si nécessaire.

Assurez-vous d’une calibration parfaite de votre pulvérisateur. Lorsqu’on travaille avec des doses réduites à la limite, il faut que chaque buse donne le bon débit !